Rien qu'une petite boutade [PV]

Cette fille était insupportable! De sa main, certes royale, elle avait osée me gifler et tout ça juste pour deux ou trois boutades. Ce n'était aucunement ma faute si elle ressemblait à une gamine et qu'elle donnait l'impression de n'avoir rien dans la tête! Et puis, si elle en avait marre, elle n'avait qu'à pas rentrer dans mon jeu!
Tout ça n'était bien sûr que des excuses dans le but de me justifier. Et pourtant, j'étais l'unique responsable avec mes manières de gamin insolent. La noblesse ne s'oubliait pas aussi facilement et quant on avait le sang bleu, il était difficile de se laisser traîter comme un toutou à peine apte à aboyer dans le but de communiquer.

C'est donc la joue encore rougie par la claque qu'elle m'avait mise que je pris place contre un arbre, masqué par l'ombre naturelle. Je me permis un soupire et fermais les yeux, écoutant simplement le crépitement des feuilles et le vent qui soufflait légèrement aujourd'hui. Mais c'était sans compter les éclats de voix d'une certaine personne un peu plus haut. Non mais c'est pas vrai, elle me poursuivait! Et le pire c'est qu'elle osait raconter à son fidèle clebard que je lui manquais de respect. A cause de cela, je fus même à deux doigts de me faire envoyer au cachot. Mais heureusement, la demoiselle se décida à laisser tomber. J'étais donc totalement libre pour commettre mon prochain méfait.

Restant aux aguets, j'attendis que l'homme quitte sa chambre, bien décidé à aller lui rendre une petite visite. Bon d'accord, je cherchais pas mal les problèmes mais n'était-ce pas cinquante pourcents de mon charme dévastateur. Finalement, je n'eus même pas à me déplacer, voyant apparaître sa Majesté sur son balcon. Je me relevais et quittais l'ombre appaisante de l'arbre pour rejoindre la clarté de la lune. Levant légèrement les yeux vers elle, je l'observais quelques instants avant de commencer l'attaque.

Alors comme ça, on a été tout raconter à sa gentille nounou? Vous n'êtes donc pas capable de vous débrouillez seule petite Princesse... lâchais-je avec beaucoup d'arrogance.

Artémis repartit, je me rendis au balcon pour prendre l'air et me calmer un peu. La nuit était à présent tombée et je pouvais apercevoir les étoiles ainsi que la lune qui illuminaient le ciel bleu foncé. Cette vision m'apaisa quelque peu, même si la colère restait coincée dans ma gorge. Je détestais que l'on me parle sur ce ton, et il ne s'était absolument pas gêné pour le faire, même en sachant à qui il avait affaire ! Heureusement pour lui, je venais de lui éviter les cachots, mais il aurait intérêt à ne plus recommencer !!

Je m'égarais encore à penser à cela. Je ne devais plus y réfléchir. Il me fallait tourner mon attention sur autre chose, c'était la meilleure solution. Aussi tentais-je de détourner mes pensées de cet énergumène impoli et irrespectueux ! La lune était tellement belle ce soir... Et il ne faisait pas si froid que ça, même si une légère brise me faisait légèrement frissonner de temps à autre. J'étais frileuse, je n'y pouvais rien. Et puis c'était un peu de ma faute, je n'avais qu'à pas sortir en tenue de nuit !

Je finis par m'accouder à la rembarde, le regard perdu dans le manteau recouvrant cette nuit bleue qui effaçait peu à peu les dérives de cette mauvaise journée. C'était agréable. De temps en temps, je fermais les yeux pour mieux ressentir cette paix qui habitait le jardin du palais. Cependant, sa voix vint tout gâcher...

Je m'offusquai de ses paroles mais décidai de l'ignorer. Qu'il me laisse tranquille à la fin !! Et puis, il m'espionnait, non ???

*Calme-toi, Serenity ! Il dit cela seulement pour t'ennuyer... Tu peux te débrouiller seule, tu en es capable !*

Je ne posai même pas un regard sur lui, faisant comme si de rien n'était.

Ainsi donc, j'étais juste bon à être nié?! Feignant de ne pas m'avoir remarquer, elle continuait d'observer en toute tranquillité le ciel sous lequel elle se trouvait. Cela n'allait pas se passer comme ça, on ne me niait pas impunément! Je réfléchis quelques instants avant qu'une idée ne germe dans mon esprit. Il était évident qu'elle ne s'énerverait plus aussi facilement maintenant qu'elle savait à quoi s'attendre avec moi. Alors pourquoi ne pas simplement agir de manière la déboussolée...

Tentant de retrouver le comportement que j'avais eu avec elle lors de notre première rencontre, je me permis un regard tendre à son égard. En réalité, il ne serait pas bien difficile de se comporter gentillement avec elle. Soufflant un grand coup intérieurement, je trouvais exactement les bonnes paroles avant de me lancer. D'une voix séduisante, je susurrais ces quelques mots.

Y aurais-je été un peu trop fort? Sa Majesté serait-elle réellement offensée par mes plaisanteries...?

Un manque de respect aurait été le terme exacte, mais je préfèrais éviter.

Je ne me sens plus moi-même lorsque je me trouve à vos côtés. C'est étrange, c'est comme si vous m'envoutiez totalement, vous ne ressemblez tellement pas aux autres filles...

[i]Me prenant au jeu, je me la jouais romantique en la rejoignant. Pas d'ailes pour cela, le plus simple était sûrement de grimper et la palissade était parfaite pour cela. Avec beaucoup de facilité, je me retrouvais donc à plusieurs mètres du sol, la couvant encore d'un regard charmeur. Je tendais la main et effleurais légèrement une de ses mèches de cheveux blonds. Ils étaient bien plus doux que je ne le pensais.

[b]Pourriez-vous me pardonner, moi qui ne suis en réalité que guidé par les sentiments les plus profonds...

Je me fichais éperdument de ce qu'il pouvait bien ressentir, comme lui l'avait fait plus avant ! Dire que je l'avais trouvé... si pas mignon, du moins attirant ! J'avais manqué de peu de me faire avoir par ce triple idiot qui s'amusait à me traiter de gamine ! C'était lui le plus gamin ici, de nous deux ! On ne s'amusait pas impunément de la Princesse Serenity ! D'ailleurs, personne ne l'avait jamais fait, avant lui. Et il avait plutôt intérêt à ne pas continuer sur cette voie, car le cachot n'était plus très loin. Cela me ferait bien rire à mon tour, de le savoir enfermé dans le noir, loin de la lumière du soleil - et de moi, accessoirement -, nourri au pain et à l'eau durant deux ou trois jours. Habituellement, je n'aimais pas du tout ces méthodes, mais là, c'était un cas, tout de même ! Et il fallait dire que le mériterait bien...

Il reprit, mais le ton de sa voix avait changé. On aurait dit qu'il... regrettait un peu, qu'il avait quelques remords à m'avoir traitée de la sorte. Essayait-il de s'excuser de son comportement ?
Lorsqu'il commença son escalade, je dégnai enfin baisser les yeux vers lui, écoutant sa nouvelle tirade fort déconcertante. Moi, l'envoûter ? N'étais-je pas qu'une gamine à ses yeux ? Voilà qu'il me comparait aux autres filles... Je ne pus empêcher mes joues de prendre une légère teinte rosée devant ces paroles assez flateuses.

Essayeriez-vous de m'amadouer pour vous attirer mes grâces ? l'interrogeai-je, légèrement perplexe.

En effet, une partie de moi me disait de rester méfiante devant ce revirement de situation. Mais une autre partie tendait à succomber à ses charmes et à sa voix envoûtante ! Laquelle devais-je écouter ?
J'eus le malheur de croiser son regard alors qu'il arrivait presque à ma hauteur, osant toucher une mèche de mes cheveux d'or. Je l'avais déjà remarqué, ce regard violet, mais jamais à la lueur de la lune, reflétant les étoiles du ciel dans ces pupilles parfaites. Je ne pouvais résister à ses paroles, ni à ses yeux...

Puis-je seulement vous croire ?

Ma voix trahissait le fait que le charme agissait, j'avais du mal à résister à son envoûtement bien trop puissant...

Ais-je réellement une raison de le faire...?

Parsement mon regard d'innocence, je tentais de déceler les signes qu'elle tombait droit dans mon piège. Ils ne tardèrent pas apparaître, ses joues se colorant tout d'abord d'une légère teinte rosée. Il n'en faudrait sûrement plus beaucoup pour que la petite princesse se laisse aller et oublie toute méfiance.

Bien entendu. Pourquoi ne pas oublier tout ce qui s'est passé avant pour se consacrer au présent que nous vivont ici.

Elle était à moi! Maintenant, elle était persuadée que je ne lui voulais que du bien et j'aurais certainement le champ libre pour l'ennuyer une nouvelle fois. Tranquillement, je me hissais sur la balustrade et m'y posais en souriant. Je me penchais doucement vers elle, perdant mes pupilles améthystes dans les siennes ressemblant tellement aux saphires.

Ce serait tellement bien si vous pouviez ne pas avoir ce titre de Princesse d'Eternia. Si nous pouvions être simplement un homme et une femme, libre de toute contrainte. Je me mordis délicatement la lèvre avant de continuer. Ô doux ange tombé du ciel pourriez-vous un jour ressentir les papillonements de l'Amour alors que vous ne regardez que moi...

Comblant soudainement la distance qui nous séparait, je suivis un geste des plus naturelles en posant mes lèvres contre les siennes. Un premier baiser échangé avec tendresse et affection.

Eh bien je... je suppose que oui...

Je commençai à avoir du mal à réfléchir. Mes pensées se bousculaient de manière anarchique dans ma tête, ce qui me rendait la tâche bien plus ardue encore ! Comment s'y prenait-il pour en arriver à un tel résultat, pour faire bouillonner mon sang dans mes veines rien qu'en s'approchant de moi et en prononçant quelques mots ?

Se consacrer au présent...

J'eus un sourire assez mal à l'aise, je n'avais jamais vécu cette étrange situation. Il m'apparaissait comme un dieu fait homme, descendu sur terre pour me charmer ; comme un prince d'un pays inconnu venu demander ma main... Mais je m'imaginais trop de choses ! En effet, puisque je ne pouvais plus réfléchir raisonnablement...

Je suppose... Je suppose que cela doit être possible...

Il était à présent installé sur la balustrade, bien trop proche de moi, mais je ne pouvais hélas pas reculer. J'étais paralysée, comme si l'améthyste qui brillait dans ses yeux me clouait sur place. Je ne pouvais plus lui résister... Ses mimiques lorsqu'il parlait, ou faisait une pause, étaient tout simplement cruelles, car il m'était impossible de ne pas en devenir folle ! Si j'avais été un glaçon, le flot chaud et limpide de ses paroles m'aurait déjà rendue eau.

Je ne tardai d'ailleurs pas à m'évaporer lorsque, de manière soudaine et plus qu'inattendue, ses lèvres s'emparèrent des miennes. Ce papillonnement de l'Amour dont il parlait faisait battre mon coeur à la chamade et, une fois la surprise passée, je fermai les yeux pour savourer cette tendresse et cette affection qui, quelques minutes plus tôt, m'auraient semblées fausses et décolorées. C'était impossible, mais il l'avait fait... Et c'était mon premier baiser !

Satisfait par la tournure des évènements, je me surpris à apprécier ce contact unique. Jamais personne ne m'avait fait un tel effet, elle était bien la première pour qui, une fois nos lèvres scellées, je ressentais l'envie de ne jamais les quittée. Je dus pourtant me résoudre à le faire, ne voulant pas abuser de cette situation. Les yeux mi-clos, je détachais mes lèvres des siennes et souris.

Tes lèvres ont un goût sucré...

Comme un crétin, j'avais laisser mes pensées s'échappées. Et le pire était que, même si elles étaient dans le contexte, elles me semblait complètement stupide. Je ne cherchais pourtant pas à me rattraper, totalement absorbé par le plongeon que je venais de faire dans l'abysse azurée des prunelles de la belle.

Je me relevais, mettant enfin les pieds sur son balcon, avant de poser avec une once d'hésitation mes mains sur ses hanches. Bizarrement, je ressentais encore terriblement le besoin d'être en contact avec elle.

Ce simple geste suffit à accélérer les battements de mon coeur déjà légèrement perturbé et je recherchais à nouveau ses lèvres. Néanmoins, alors que je les frôlais seulement, je me détournais, troublé. Mais qu'étais-je entrain de faire là...!

Lorsque ses lèvres me quittèrent, je gardai mes paupières closes, nageant toujours en plein rêve. Je n'aurais jamais pensé que c'était si agréable d'embrasser un garçon - ou devrais-je plutôt parler d'homme ? C'était tellement hors du commun... Et qu'était-ce donc que cette chaleur qui m'envahissait, jusqu'à faire virer mes joues au rouge plus vif ? Faire de mon coeur un véritable tambour, voire une horloge affichant toutes les secondes ?

Je rouvris les yeux au son de sa voix et croisai instantanément son regard qui me troublait toujours tant, si pas plus. Je ne pus empêcher un sourire de s'emparer de mes lèvres, les étirant adorablement. Elles étaient bien plus rouges que tout à l'heure !

Les vôtres sont aussi délicieuses...

Je crus un instant que j'allais défaillir d'avoir osé avouer cela, mais je n'en fis heureusement rien ! La situation était tellement étrange et insolite...
Alors qu'il avait enfin rejoint le balcon, ses mains se posèrent sur mes hanches, ce qui m'arracha un frisson. Sous le fin tissu qui composait ma robe de nuit, je ressentais leur chaleur et leur fermeté, chose alors nouvelle pour moi. Mais ce contact n'était absolument pas désagréable, c'était même le contraire... Je me surpris à espérer qu'il ne me lâche plus, qu'il reste là pour l'éternité.

Il ne tarda pas à chercher à nouveau mes lèvres, et je les lui offris avec plaisir, avide de renouveller l'expérience. Cependant, aussitôt que nos deux bouches se frolèrent, il se détourna sans aucune raison. Se jouait-il de moi ?? Je commençais à reprendre mes esprits devant ce refus...

Ainsi, ce n'était qu'une masquarade, encore l'une de vos stupides boutades ! Je n'aurais pas dû me laisser si facilement piéger par vos beaux yeux...

Avec regrets mais lucidité, je me détachai de lui et m'en éloignai, blessée profondément. Il venait de m'humilier, et je me sentais honteuse d'avoir succombé !
Je détournai les yeux et m'entourai de mes bras comme pour me protéger de lui, ce que je cherchais réellement à faire à présent. Je me mordis la lèvre et y décelai encore le goût des siennes, symbole éphémère de ma déraison.

Je n'avais pas rechercher ce qui venait de se produire. A aucun moment, je n'avais voulu lui montrer un quelconque signe de plaisanterie. En réalité, si j'étais perdu c'est parce que justement, je me montrais incapable de réagir comme je l'avais prévu. Pourquoi est-ce que je n'arrivais pas tout simplement à lui envoyer une vanne pour qu'elle comprenne bien que je me jouais d'elle?! Pourquoi les stupides mots que j'avais soigneusement préparer refusait de passer mes lèvres?!

Ce sentiment de vide que je ressentais à cet instant ne fit qu'augmenter mon trouble. Ses lèvres me manquaient! Oui, il n'y avait aucun doute, je voulais l'embrasser là, maintenant, tout de suite. Au lieu de me refermer face à de telle émotion, comme toujours, je fis tout le contraire. Cherchant plus.

Non...!

Ce fut la seule chose qui traversa mes lèvres. Tout mon courage s'était volatilisé, je me retrouvais complètement bloqué par sa silhouette qui me tournait le dos.

Je...

J'étais ridicule. Totalement ridicule! Me voilà, moi habituellement beau parleur, incapable de prononcer plus de deux mots à la fois. Un peu plus et j'allai bégayer comme un gamin terrorisé!

Peut-être énervé par ce sentiment de honte que je ressentais, je me forcais à réagir d'une manière ou d'une autre. Si je me montrais incapable d'aligner des phrases, alors je devais trouver une autre solution pour ne pas la quittée d'une telle manière. Je m'approchais d'elle d'un pas rapide et saisis ses épaules avec force. Sans aucun commentaire, je repris là où j'avais arrêté il y a quelques instants et déposais mes lèvres contre les siennes, pour un échange brûlant et sûrement plus sincère que la première fois.

Je restai là, honteuse par mon orgueil mis à mal à cause de lui. Si jamais quelqu'un apprenait cela... Mais le mal était hélas déjà fait, et la connaissance des faits par d'autres personnes n'y changerait rien. Pourtant, je savais que si mon père était mis au courant, cela ne lui plairait guère et les conséquences seraient lourdes. Pourquoi avoir été si faible ? Pourquoi ne pas avoir pu lui résister ? Après tout, c'était un être arrogant et irrespectueux ! Alors pourquoi avais-je si facilement succomber sous son assaut ?

J'en venais à sentir perler des larmes de colères au coin de mes yeux. J'étais en colère contre moi-même de m'être mise dans une telle situation ! Je n'étais qu'une idiote, et je le resterai certainement encore longtemps...
Si j'en avais eu le courage, je me serais retournée pour lui sortir une tirade digne d'un femme en colère, mais même la force n'y était pas. J'étais bien trop abattue...

Je sentis soudain ses mains sur mes épaules. Que me voulait-il encore ? N'en avait-il pas terminé avec moi ?

Mais son geste me surprit : il m'embrassa de nouveau, mais de manière bien plus soutenue ! Je crus un instant qu'il continuait à se moquer de moi, cependant quelque chose me poussait à croire en sa sincérité. Etait-ce ma conscience qui me faisait défaut ? Je ne désirais pas me faire avoir par ce jeune homme si attirant...

Seulement si vous êtes sincères... arrivai-je à glisser en m'écartant légèrement de lui après une dizaine de secondes.

Il ne lui fallut pas longtemps pour réagir. Déjà, elle s'éloignait de moi, désirant savoir la vérité. Si j'étais sincère? Ca c'était la question qui posait problème! Certes, il y a quelques minutes, je ne l'étais pas, faisant juste ça dans le but de l'ennuyer. Mais tout d'un coup, je me sentais bizarrement sérieux. Cette princesse de pacotille n'avait quant même pas pu me faire craquer en aussi peu de temps. Le temps d'un baiser et voilà que j'étais totalement incapable d'avoir une mauvaise pensée à son égard.

Je le suis...

Rien ne pouvait m'empêcher de douter. Malheureusement. Et c'est donc avec la pire des hésitations que je continuais de parler. Il fallait que je sois sincère, c'était la moindre des choses.

Même si je ne sais pas ce qui me pousse à l'être. Alors que je ne voulais que me chamaillé avec vous, je me retrouve complètement prisonnier de vos yeux. De vous tout simplement. C'est étrange comme sentiment...

Il m'affirma être sincère, ce qui me soulagea. En effet, je le croyais, pour une raison qui m'échappait. N'était-il pas en train de dire qu'il faisait cela, au début du moins, pour se frotter à moi dans le but de me rendre folle ? Cependant, son aveu me toucha en plein coeur, ce qui fut assez surprenant pour moi. Je ne savais pas très bien ce que je ressentais...

Je confirme que ce sentiment est parfaitement étrange... Il me semble que je sois tout aussi prisonnière de vous, ce qui m'est défavorable, car je ne puis pas vous résister comme je le voudrais. Je vous connais à peine, vous m'insupportez. Il y a quelques instants, j'aurais préféré me retrouver à mille lieues d'ici plutôt que de vous voir... Je ne m'explique pas ma réaction ! Vous êtes comme un aimant, je n'ai jamais ressenti cela auparavant !

Je secouai très légèrement la tête, affichant un sourire assez blasé.

Je me demande pourquoi je vous dis tout cela ! Je n'arrive pas à m'arrêter de parler... Je ne peux pas m'en empêcher !

Il faut croire que c'est la folie du moment. Mais, on ne peut rêver plus douce démence que celle qui vous pousse à être attiré par quelqu'un d'autre...

Embrigadé dans cette si touchante conversation, je ne pouvais que laisser place à une sincérité totale, ne prenant même plus le temps d'analyser mes pensées avant de les lâchées dans la nature. Esperons que je ne dise pas trop de stupidité alors que je fondais devant un être aussi adorable.

Continuez... J'aime entendre votre voix. Elle sonne comme une nuit d'éternité en la meilleure des compagnies.

Me tournant avec un sourire calé aux coins des lèvres, j'allais m'accoudé à la rambarde, mes yeux perdus dans le vague. Cet endroit était réellement appaisant. Difficile de croire quant ce moment nous nous trouvions en plein coeur d'un désert réputé pour être le plus aride. Fermant les yeux, je me laissais porter par le vent qui se faisait plus fort, agitant gaiement les mèches violettes de mes cheveux.

Résister-moi... Le jeu n'en sera alors que plus beau. Il serait dommage que vous ne profitiez pas de mes talents de charmeur!

Un rire très légèrement étouffé s'évapora dans l'air, me surprenant un peu. Cela faisait longtemps que je n'avais plus ris face à mes crises de narcissisme. Quoi que dans ce cas-ci, il était clair que je me moquais ouvertement de moi. Je ne croyais nullement en mes capacités de dragueur, même si les femmes oui.