Démon, apprend à cacher tes crocs! [PV]

Je vous remercie.

C'était agréable de s'entendre dire que l'on avait choisi un beau prénom pour sa fille ! Décidémment, Valdios avait bien choisi ses amis ! Dire que je n'en avais jamais vraiment eu, mis à part Artémis, qui était plutôt comme un précepteur pour moi, même si j'osais le considérer comme un ami.

Valdios en vint enfin au but et leur révéla les récents évènements, ainsi que ce pour quoi il les avait appelés. Je fus soulagée de savoir que les deux hommes acceptaient, mais tout de même un peu déçue que la jeune femme, Cali, ne le fasse pas. Cependant, je ne lui en tins pas rigueur, je ne l'obligerais jamais à faire cela !

Je restai silencieuse, les laissant s'arranger entre eux. Néanmoins, j'avais la désagréable impression d'être observée plus que de coutume. Certes, nous avions l'air d'un petit groupe assez suspect, mais j'avais l'impression que c'était plus. Je jetai quelques coups d'oeil autour de nous, inquiète que quelqu'un ait pu découvrir mon identité. Il n'y avait cependant plus personne sur la place, ce qui était étrange, mais pas forcément anormal. Je devais me faire des idées !

Alors que les discussions allaient bon train, la place se vida soudainement. Mise à part le rapide écoulement de l'eau de la fontaine, aucun bruit ne se faisait plus entendre. Etrange... Nous n'y prétions pourtant plus trop attention, repartant dans nos plans pour coincer l'assassin de la demoiselle de Serenity.

Quant soudain, un homme - bientôt suivit d'une dizaine d'autres - apparu, sautant du toit le plus proche. Son arme sortie, il fondit sur Serenity sans que nos ayons réellement eu le tems de réagir. Comme un imbécile, j'avais relâché ma garde! Heureusement, Cali - bien plus consciente du danger que nous - s'interposa, bloquant l'épée du malfrat avec son poignard. Elle l'envoya ensuite plus loin d'un prodigieux coup de pied, se remettant immédiatement en garde. Ouf ce n'était qu'à un cheveux.

Vous allez encore rester prostrés longtemps!!!

Notre réaction fut immédiate et sous sa remarque, je dégainais mon épée, me rapprochant prudement d'elles. Aaron prit les trois hommes qui se trouvaient vers le sud, tandis que Ren s'approcha à son tour.

Occupez-vous d'eux, tout les deux. Je vais protéger la Reine!

Acquiésant d'un signe de tête, je me dégageais du cercle que nous avions former pour m'occuper d'un autre groupe de bandit, Cali couvrant mes arrières. Nos ennemis ne mirent pas longtemps à attaquer, frappant violement avec des armes massives. Pas de doute, il s'agissait bien de Démons! Il fut aiser d'éliminer les plus jeunes, semblant moins former au combat, mais les trois plus âgés se débrouillaient remarquablement bien. Aaron dut rapidement se replié pour venir en aide à celui qui protégeait la Reine. Il ne possèdait qu'une arbalète ce qui n'était pas des plus faciles lorsque l'un de nos assaillants percait la ligne de défense.

Alors que je m'occupais des deux derniers avec l'aide du Léviathan - Cali -, l'un d'eux flaira sur moi l'odeur du sang. Avec toute cette agitation, la plaie avait laisser s'échappée quelques gouttes du précieux liquides. Aussi tôt, voyant une faille dans ma défense, il attaqua sans relâche jusqu'à pouvoir me porter un coup de poing au niveau de l'abdomen. Souffrant encore beaucoup, je titubais légèrement en arrière, devenant une proie facile. Mais c'est Ren qui me sauva. J'avais à peine sentit le carreau sifflé à mes oreilles qu'il se retrouvait déjà enfoncé entre les deux yeux de l'ennemi. Le dernier quant à lui fila à toute vitesse vers les sombres ruelles. Il n'avait plus aucune chance maintenant qu'il était seul et si nous n'avions pas du protégée Serenity, c'est sans hésiter que nous nous serions lancer à sa poursuite...

Je sursautai brutalement en les voyant tous descendre du toit. Ainsi, mon impression avait été la bonne, j'étais bel et bien observée ! Et pas par n'importe quoi...
L'un d'eux se jeta directement sur moi, et j'eus le réflexe de me blottir contre Amy et de l'entourer de mes bras pour tenter de la protéger, l'ôtant de la vue de ce démon qui me fonçait dessus. Heureusement pour moi, Cali me sauva de justesse en le bloquant grâce à son poignard. Les trois autres tardèrent encore quelques instants à agir, mais ils le firent finalement et s'occupèrent de la dizaine de démons.

Un instant, je crus que Valdios allait s'écrouler au sol, et je retins mon souffle jusqu'à ce que Ren vienne à son aide et tue le démon d'une flèche entre les deux yeux. Je détournai mon regard de la scène, par dégoût pur et simple, mais aussi parce qu'Amy, avec tout ce remue-ménage, s'était réveillée et pleurait à chaudes larmes. Heureusement, c'était terminé... Ils les avaient tous tués, c'était fini !

Chut, mon coeur. C'est fini, maman est là...

Après quelques minutes, je réussis à la calmer, et même si ce n'était pas tout à fait mon cas, je ne le montrai pas. Elle monopolisait mon indexe et le serrait fort entre ses doigts, jouant avec une mèche qui avait malencontreusement glissé de mon capuchon.
Je levai à nouveau les yeux et les posai sur Valdios. Je m'approchai de lui pour voir si tout allait bien.

Rassure-moi, tu n'as rien ?!

Le souffle haletant, je mis à certain temps à retrouver un rythme respiratoire à peu près normal. Lorsqu'il m'avait frappé, j'avais eu la respiration coupée durant quelques instants à cause de la douleur. Une fois que j'eu récupérer, j'essuyais ma lame couverte de sang à l'aide de ma cape avant de la rengainer. Il n'y avait plus rien à craindre maintenant. Néanmoins, les autres formaient encore un cordon de protection autours de Serenity qui tentait de calmer Améthyste. La pauvre petite puce avait du avoir la peur de sa vie.

Je suis entier, mais je crois que tu devras t'occuper de moi un peu plus longtemps que prévu...

Préférant détourner immédiatement la discussion sur autre chose que ma santé, je m'adressais aux autres.

Maintenant nous connaisons leur cible. Changement de programme, Aaron tu vas contacter les autres, je vais avoir besoin d'eux. Pas besoin de préciser que c'est un service, nous passons désormais à un ordre pur et dur, visant à protéger la souveraine d'un futur pays partenaire. Pas besoin qu'ils en sachent plus, je veux juste qu'ils me cherchent des informations sur eux et qu'ils me dénichent l'endroit où se trouve celui qui s'est enfuis. Une fois que vous aurez découvert ça, tu m'envois Adam et pour le reste on suit la procédure habituelle. Il est bien sûr évident que vous me le laissez vivant jusqu'à mon arrivée. Il servira d'exemple...

D'accord!

Il ne mit pas longtemps s'éclipser, me laissant continuer avec les autres.

Ren, toi tu deviens son ombre. Lorsque je ne suis pas elle, tu ne l'as quitte pas d'une semelle et tu fais en sorte qu'il ne lui arrive à rien. Quant à toi, Cali tu viendras avec moi. Et que je ne t'entende pas râler cette fois!

Je reportais ensuite mon attention sur Serenity, attrapant sa main libre.

Maintenant, nous allons rentrer. Tu n'y vois aucun inconvénient je suppose...

C'était tout autant rassurant que cela ne l'était pas. S'il pouvait plaisanter, c'était en effet parce qu'il était encore entier et vivant, mais si je devais m'occuper de lui plus longtemps, c'était parce qu'il était à nouveau blessé...

Je le laissai donner ses ordres, attendant qu'il se tourne enfin vers moi. J'acquiesçai vivement, mais cela se lisait déjà dans mes yeux. A croire qu'ils étaient partout...

Absolument aucun, rentrons vite ! Je ne suis plus très à l'aise ici...

Et il y avait de quoi ! D'abord se faire attaquer par une petite horde de démons, et ensuite devoir admirer immanquablement le spectacle de leurs corps étalés ça et là sur la place, ensanglantant les pavés et allourdissant l'air de l'odeur de mort qui s'y répandait.

Il faut aussi prévenir les gardes. Ils seront plus avancés s'ils savent que ce sont des démons...

D'accord...

Il fallait encore que je m'occupe d'un dernier petit détail avant de partir: faire disparaître les corps. Mais je ne me voyais pas faire ça en présence de Serenity et encore moins de Ren qui, je ne le savais que trop bien, avec la phobie du feu. La moindre petite flamèche et voilà qu'il détalait comme un lapin. Aussi décidais-je de me servir du pouvoir si particulier de Cali. Je lâchais la main de Sery pour la rejoindre et me mis à dos à Ren le temps d'allumer une flamme dans ma main. Elle comprit le message et le copia rapidement, attendant que nous soyons partit pour se mettre au travail.

Allons-y...

Je retournais donc aux côtés de Serenity et repris sa main avant d'avancer, mon compagnon sur nos talons, faisant en sorte de surveiller les environs. Alors que nous nous aventurions dans la rue principale, l'âcre odeur de la chair brûlée fut facilement renifable, me forcant à respirer exclusivement par la bouche. C'était immonde...

Comme nous marchions vite, ne voulant pas trop traînée dans les rues, nous arrivions très rapidement au palais. Sans tarder, nous remontions dans la chambre de Serenity, il valait mieux qu'elle reste dans une pièce pas trop grande pour que nous poussions mieux la protégée...

Je ne savais pas ce qu'il manigançait avec cette Cali, mais j'avouai préférer ne pas le savoir. Lorsqu'il revint vers moi et me repris la main, je hochai la tête, heureuse de pouvoir enfin quitter cet immonde spectacle !

Alors que nous nous en éloignions, l'air devint vicié et difficilement respirable. Je posai un tissu pour protéger Amy de cette odeur et la serrai encore un peu plus contre moi, tout en respirant par la bouche à mon tour.

Nous ne tardâmes pas à arriver au palais et notre première destination fut ma chambre, où je me sentis tout de suite mieux ! Je couchai Amy dans son berceau, réchignant tout de même à la quitter des yeux un seul instant. Mais elle commençait à peser sur mes bras, et cela me faisait du bien de m'étirer un peu ! Entre ces quatre murs, j'avais l'impression de pouvoir à nouveau respirer, impression contraire à ce matin...

J'espère qu'ils vont vite l'arrêter... Cela me rassure encore moins de l'avoir croisé et de le savoir certainement encore ici, à Eternia, rôdant dans les rues... Il pourrait s'attaquer à n'importe qui !

Je réfléchis un instant en recommençant à faire les cents pas.

Il faut organiser des patrouilles régulières plus souvent dans la ville, afin de mieux protéger la population ! Je n'admettrais pas que des démons s'attaquent aux civiles qui n'ont rien à voir là-dedans ! S'ils veulent me tuer, je préférerais qu'ils ne soient pas impliqués, et personne d'autre !

Je pris une pause, me demandant si ce à quoi je pensais était réellement raisonnable.

Je devrais renvoyer tous les domestiques, au moins jusqu'à ce qu'ils soient tous arrêtés ! Je ne veux plus que la scène de cette nuit ce reproduise une seconde fois !! S'ils sont tous partis, il n'y aura plus de danger pour eux...

J'avais prononcé mes dernières phrases tout haut, alors que j'y pensais à peine. Mais cela me paraissait être une bonne idée...

Ils sont certes rapides mais il ne faut oublier que ce démon doit sûrement avoir une quelconque formation d'assassin. Il n'a pas du laisser beaucoup de preuve derrière lui.

Maintenant que c'était une affaire personnelle, je commençais à ne plus pouvoir sentir ce sinistre inconnu! En réalité, ce n'était pour qu'il serve d'exemple que je voulais qu'ils le gardent vivant, non c'était simplement pour le plaisir de le faire souffrir, comme il avait du faire souffrir la domestique, avant de le renvoyer chez ses maîtres. Je ne permettrais à personne d'oser lui faire du mal, même si pour cela il me fallait redoubler de sadisme, pour cela je n'étais jamais en manque d'inspiration.

Aaron a déjà du envoyer quelques uns de nos soldats les plus discrets pour surveiller la ville. Personne ne se rendra compte qu'ils viennent des Enfers et ils sauront comme agir en cas de nouvelle attaque. Peut-être serait-il bon de faire collaborées nos troupes? Je sais qu'ils ne seront pas ravis, mais pour le moment c'est notre seule solution.

En effet, cette idée n'était pas mauvaise. Si personne ne s'aventurait dans les couloirs, le meurtrier n'aurait plus personne à éliminer dans le but de provoquer une vague de peur.

N'hésite pas. Fait le c'est une excellente idée... Durant les prochaines 46h, il vaudrait mieux que tu ne quittes jamais ta chambre. Prends toute tes décissions à prendre et si tu dois rencontrer quelqu'un fait le venir.

Je le crains... Mais il doit tout de même bien avoir laissé un indice !! Souviens-toi, même toi tu avais oublié ta cape à Nuages...

Je me tournai vers lui, pas très fière de mon exemple, mais il était sorti tout seul, dans l'agitation du moment.
Il parla de faire collaborer nos troupes. Ce serait effectivement l'idéal mais, comme il le précisait, ils n'apprécieraient absolument pas...

Tant pis, qu'ils aillent au diable ! La perspective de sauver des vies est bien plus importantes que leurs petites rancunes et leurs états d'âme ! Je leur en donnerai l'ordre, ils devront m'obéir !!

Je fus étonnée qu'il trouve mon idée bon, voire excellente ! Je m'arrêtai à nouveau pour le fixer, me contentant d'acquiescer dans les premiers instants.

Pourrais-tu aller me chercher Artémis ? Je lui ferai parvenir mes ordres et il les transmettra.

Cependant, il y avait une ombre au tableau qui venait de me sauter aux yeux : le Conseil !

Et au diable le Conseil aussi !! repris-je en éludant mes pensées d'un geste vif de la main.

S'ils veulent me faire des remontrances, qu'ils le fassent, je les attends de pied ferme !! Il n'est pas question que je leur cède encore une fois...

C'est pas faux...

J'avais finis par murmurer cela, l'air morose, car il fallait bien répondre quelque chose. J'avais l'impression de m'être prit une nouvelle gifle en pleine figure. C'était toujours sympa de se faire rappeler l'erreur stupide qu'on avait faite. Mais moi, j'avais une excuse: J'étais omnubilé par la vengeance.

J'oubliais pourtant bien vite ce petit détail, me concentrant sur le plus important qui était de ne rien rater de ses élucubrations. Elle avait vraiment de bonnes idées en plus! Lorsqu'elle me demande qu'aller chercher Artémis, j'acquièsais faiblement, n'aimant pas de devoir la quittée, mais ce ne serait que pour quelques minutes. Et puis, Ren était encore là, donc il ne devrait pas y avoir de problème.

Tu as bien raison. Après tout, ici c'est toi qui commande...

Passablement pas motivé, je quittais la pièce pour me rendre jusqu'à la chambre d'Artémis où je toquais. Mais manque de bol, il n'y avait personne. Donc, il me faudrait sûrement aller jusqu'à la salle du conseil ce qui ne m'enchantait guère. Lorsque j'arrivais devant la porte de celle-ci, je demandais à l'un des gardes d'aller prévenir mon frère que la Reine voulait le voir. Il était réticent, mais en y mettant un peu d'insistance, je parviens à obtenir ce que je voulais et voilà comment je me retrouvans à nouveau dans la chambre de sa Majesté, tranquillement installé sur le lit, pendant qu'elle s'occupait avec lui. J'avais permis à Ren de partir, après tout je resterais avec elle pour le moment.

Pour qu'elle raison désires-tu me voir???

Comme à son habitude, il était calme. Ne se laissant pas démonté par les atrocités qui avaient été commise et ne paniquant pas face à la peur du retour de l'assassin comme les autres conseillers.

J'attendis patiemment le retour de Valdios et l'arrivée d'Artémis, ce qui fut plus long que je ne l'aurais pensé. J'étais remontée à bloc, et j'avais peur que toute cette "magie" ne retombe si je ne m'activais pas, aussi continuai-je sans bruit mes élucubrations, faisant les cents pas dans ma chambre. Parfois, je m'arrêtais pour poser une question à Ren, qui me répondait avec toute la gentillesse du monde. Valdios avait vraiment des amis merveilleux !!

Ils arrivèrent enfin et ce dernier alla s'installer sur mon lit, tandis qu'Artémis me questionnait sur les raisons de mon appel. Je lui exposai dans les grandes lignes ce qu'il se devait de transmettre au Conseil, avec quelques petites explications.

Et dis-leur bien que s'ils ne sont pas d'accord, je ne discuterai pas avec eux pour l'instant, mais tu as l'ordre de les conduire aux cachots et de les y enfermer jusqu'à nouvel ordre !

Je leur en voulais déjà de leur future réaction, qui serait, selon moi, immanquablement mauvaise !

Et n'oublie pas de les congédier eux aussi lorsque tout sera transmis, je ne voudrais pas qu'ils soient blessés...

Je lui lançai un regard appuyé, jaugeant de sa compréhension.

Tu as bien retenu ce que j'ai dit ?

Bien évidement, Serenity. Tu sais, je ne suis pas devenu stupide depuis la dernière réunion du conseil...

La remarque était un petit peu sarcastique, mais on voyait bien qu'il avait dit cela pour plaisanter. Il comprennait l'urgence de la situation et ainsi voyait totalement pourquoi elle voulait être sûr qu'il n'oublierait rien de la mission qu'elle lui avait confiée.

Je ferais en sorte qu'ils obéissent et les ferait escorter jusqu'à chez eux pour être sûr qu'ils ne restent pas à traîner au palais.

Après une courte révérence d'usage, il quitta la pièce pour aller délivrer le message à tout le monde. Après ce ne serait plus qu'une histoire d'heure avant que le palais ne se vide. A la tombée de la nuit, il ne resterait plus grand monde, la garde mise à part.

Soupirant comme une âme en peine, je continuais à l'observer s'afférer dans sa chambre, complètement vanné. Qu'est-ce que c'était ennuyant d'attendre...

Merci beaucoup, Artémis !

J'étais soulagée qu'il m'aide à résoudre cette affaire. Mais cela allait encore être long...

Après son départ, je m'occupai un peu d'Amy qui se réveilla une dizaine de minutes, puis je rangeai les quelques objets qui trainaient, car la vue du désordre occasionné par mon affairement de ce matin me donnait la nausée. Lorsque ce fut fait, je revins vers Valdios qui était toujours allongé comme un gros pacha sur mon lit.

Debout. Ne crois pas que je t'ai oublié...

J'attrapai ses deux bras et le redressai, qu'il le veuille ou non. Je commençai alors à déboutonner sa chemise qui était à nouveau tâchée de sang après ce qu'il s'était passé tout à l'heure.

Mon dieu, l'infirmière diabolique était de retour! Elle prennait vraiment son rôle à coeur, il n'y avait rien à faire. D'un côté, c'était très bien, mais de l'autre avoir quelqu'un aux petits soins pouvait parfois être difficile à gérer quant on avait pas l'habitude. Mais bon, je n'allais pas m'en plaindre non plus.

Je me laissais donc relevé, sans opposer une grande résistance, et puis-ce qu'elle semblait plus rapide et habille que moi, la laissait aussi défaire ma chemise. Je n'esquissais un mouvement que lorsqu'elle eut terminer, me débarassant du vêtement. Pff encore une qui n'avait pas survécu longtemps. Cette histoire allait me coûtées mes faibles réserves de vêtement si cela continuait.

J'attendis ensuite patiement qu'elle se mette à soigner à nouveau la plaie, me contentant de garder un visage assez neutre. Mais une pensée stupide me vint à l'esprit et je ne pus m'empêcher de la sortir en plaisantant.

C'est pas trop difficile de gérer deux enfants à la fois???

Il n'opposa pas de résistance, ce qui était parfait, même s'il aurait pu y mettre un peu plus du sien ! Je voulais bien être aux petits soins pour lui, mais il pouvait au moins m'aier un peu !

Enfin, quoi qu'il en soit, je refis le bandage de sa blessure en la désinfectant à nouveau. C'était plus rapide que la dernière fois car elle était légèrement ouverte et ne saignait déjà même plus.

Je souris à sa question, ayant terminé, et relevai les yeux vers lui.

Amy est plus conciliante que toi, si tu veux tout savoir.

Je me redressai assez pour avoir mon visage à hauteur du sien, c'était plus pratique pour le regarder dans les yeux.

Et puis, toi, tu n'es plus tout à fait un enfant...

Sur ce, je posai mes lèvres sur les siennes. Cela me rassurait vraiment, d'autant plus que cela faisait au moins une journée que je n'y avais plus goûté !

Amy est sûrement aussi la plus sérieuse de nous deux...

Un doux sourire vint effleuré mes lèvres à ses paroles. Il est vrai que je n'étais plus à l'âge si tranquille de l'enfance. Maintenant, j'étais un grand garçon qui avait de grands devoirs!

Lorsqu'elle m'embrassa, j'attrapais son bras pour la tirée vers moi. Elle n'allait pas s'en sortir avec un tout petit baiser comme ça. J'en profitais donc pour posséder ses lèvres une nouvelle fois et bien plus longtemps.

La nuit sera longue...

J'étais repartit sur un sujet bien plus sérieux tout un coup. Mais c'était vrai, nous n'allions sûrement pas dormir des masses, réagissant au moindre petit bruit.

Puis-ce que tu voulais en savoir plus sur moi, ce sera le bon moment pour posée tes questions...

Sans doute n'as-tu pas tort sur ce point. Tu as l'art de me causer du soucis qu'elle ne possède pas encore ! J'espère qu'elle sera plus modérée que son père...

Je profitai de son nouveau baiser, bien plus intense que le mien. C'était si agréable de pouvoir à nouveau goûter aux lèvres de cet homme que j'aimais. Mais hélas, il redevint sérieux bien trop vite, nous ramenant à la réalité plus tôt que je ne l'aurais voulu.

Je le crains.

Il revenait sur notre récente discussion qui fut bien plus agitée que prévue, il y a deux jours de cela. Mais je ne pourrai pas dormir, je ne serai pas tranquille et je ne fermerai pas l'oeil de toute la nuit, je le sentais.

Qui es-tu réellement ? fut ma première question, et sans aucun doute la plus importante, celle qui occupait le plus d'espace dans mon esprit torturé de ne pas pouvoir y répondre, même après ces trois ans passés avec lui...

Mon dieu, en quatre mots elle me demandait de vraiment tout déballer. Bon ben pourquoi pas, après tout nous avions du temps à perdre. Une nuit pour être précis. Je ne savais pas trop par quoi commencer, aussi après une brève hésitation, je décidais de commencer par le début, ce qui n'était sûrement le plus simple.

Tout d'abord, je ne m'appelle pas Valdios mais Valerian. J'ai décider d'arborer ce pseudonyme lorsque j'ai quitter les Territoires Gelés. J'avais peur qu'un nom slave attire trop l'attention, alors un nom totalement neutre - car n'existant pas - me semblait parfait.

Je suis né dans les montages, très loin de la Forteresse, dans le manoir de ma famille. Je n'ai pourtant pas vécu très longtemps là-bas, j'étais trop faible pour survivre au froid alors mes parents décidèrent qu'il était plus sage d'habiter à Nuages. Les choses se passaient bien là-bas, même si ce n'était pas toujours facile. Ma mère était beaucoup trop protectrice, elle avait eu tellement de mal pour avoir un enfant, qu'elle avait peur de me perdre. Je ne pouvais donc côtoyer personne d'autre que Gabrielle et Artémis. Et encore, elle trouvait Artémis trop fougueux et jaloux alors elle ne me laissait que très rarement seul avec lui.

Après tu sais ce qui c'est passer. Artémis à rejoint Eternia et peu de temps après, mon père a découvert qu'il se passait quelque chose entre ton père et ma mère. Puis bien sûr, il y a eut la période noire et c'est c'est là que j'ai commencer à voyager. Je ne sais plus comment mais je me suis retrouver chez Valentyna. J'ai vécu quatre ans à ses côtés avant qu'elle n'ait la mauvaise idée d'appeler mon grand-père qui bien sûr se chargea d'envenimé la situation.

Je suis retourné chez moi et j'ai du subir un entraînement long et douloureux, à de nombreuses reprises je tentais de m'échapper mais à chaque fois ils me rattrappaient. Jusqu'au jour où...

Et ce fut le blanc. J'hésitais à continuer et pourant ce n'était pas l'envie qui me manquait...

Je m'installai plus confortablement contre lui - en prenant garde à sa blessure - pendant qu'il réfléchissait. Je posai ma tête sur mon oreiller, à proximité de celle de Valdios. Je le fixai alors, attendant qu'il commence.

Je l'écoutai alors avec la plus grande attention du monde. C'était la première fois qu'il me révélait tout cela ! Et j'étais heureuse qu'il me confie enfin ce qu'était réellement sa vie. Il me faisait confiance...

Je fus ébahie devant son récit, mais quelque peu effrayée d'apprendre que le prénom par lequel je l'appelais depuis toujours n'était pas réellement le sien. Cela enlevait encore à ma connaissance de sa personne, et c'était un peu comme si je ne le connaissais absolument pas, comme s'il était un inconnu... Pourtant, c'était bien lui devant moi, qui me racontait son histoire...

Il s'arrêta brusquement alors que je visitais son passé dans ma tête, ayant fermé les yeux en essayant de m'imaginer tout cela. Je le remarquai quelques secondes plus tard et soulevai mes paupières en les tournant vers lui. Il semblait hésiter à continuer.

Jusqu'au jour où... Que s'est-il passé ?

Je le suppliai du regard de continuer son histoire ! Je voulais tout savoir !!

C'était juste après un entraînement qui s'était déroulé au bord de l'eau, je venais à peine d'avoir quinze ans, mon père dans son but de me voir devenir toujours plus fort pour accomplir sa vengeance tenait à ce que je sois capable d'utilier le feu même trempé. Alors qu'on rentrait, je ne sais pas pourquoi, j'ai poussé mon cheval au galop et je suis partit dans le sens opposé. J'étais bien plus léger et Akanthas, une monture extrêment rapide, je n'eus donc aucune difficulté à semé Agon. Mais il envoya ses soldats en donnant l'ordre de me ramené dans n'importe quel état, pour la première fois, ils avaient carte blanche. J'étais paniqué et devoir retracée la même route que le soir de la mort de ma mère n'arrangeait pas les choses. J'ai péter les plombs et je les ai tous descendu, d'une manière assez... triviale. J'avais franchis un point de non-retour et à cause de cela, je me sentais complètement perdu. Ne voyant pas d'autres alternatives, j'ai marchander avec un marin pour qu'il emmène avec lui sur le continent le plus proche.

C'est comme ça que je me suis retrouvé au abord d'Eternia. Pourtant, je me refusais catégoriquement à y pénétrer. J'étais encore trop craintif, ton père me foutait la trouille. Alors j'ai un peu bouger dans tout les sens. J'ai fait quelques petits boulots à Nuages avant de rencontrer un groupe de mercenaires. Ils m'ont tout de suite adopté, m'utilisant régulière pour endormir la méfiance de ceux qu'ils avaient à éliminer. Et puis, je t'ai rencontrée...

J'avais laisser tomber beaucoup de détail, certains parfois important - mais peut-être un peu sanglant -, et d'autre moins.

Pour le reste, je me contenterais de répondre à tes questions directement. Je ne sais pas trop comment aborder la majorité des choses, donc cela dépendra de ce que tu veux savoir.

Il reprit et je fermai à nouveau les yeux. Certains détails étaient quelque peu durs à entendre, mais je ne fis aucun commentaire et ne l'interrompis sous aucun prétexte.
Lorsqu'il eut terminé, j'attendis quelques instants avant de laisser entendre ma voix. Cependant, je commençai par une question seulement à moitié sérieuse.

Tu m'as rencontré alors que tu devais endormir ma méfiance ?

Je réfléchis un instant à ma première vraie question. Puisqu'elles devaient être plus précises, autant savoir exactement ce que je voulais !

Qu'est-ce que tu aimes ? Quels sont tes loisirs ? Ton plat préféré ? Le jour de la semaine que tu préfères ? Et pourquoi ?

Je levai mon bras au-dessus de ma tête et admirai un instant mes ongles de manière distraite, réfléchissant. Je fis la moue avant de reprendre.

Et qu'as-tu ressenti la première fois que tu m'as vue ?

Ca c'était une excellente question. Au départ, il me semblait que non. Je ne la connaisais pas et personnellement, je en voulais pas me venger de son père. C'est seulement après que cette envie était venue, je ressentais le besoin de le faire souffrir et c'est pour cela que j'avais fait en sorte de l'utilisée un peu.

Non... répondis-je simplement, ne voulant pas me perdre dans des détails.

J'aime beaucoup me balader à cheval. Les grands especes me rassurent, surtout lorsqu'il n'y a pas de neige. Et puis, je me sens bien avec un pinceau entre les doigts. Du moins, je crois... Cuisiner évidement, je trouve ça vraiment amusant de chipoter avec des ingrédients pour arriver à quelque de délicieux.

En fait, j'apprécie beaucoup tout ce qui me permet de m'éloigner des autres. Les gens m'énervent, ils sont tous stupide! Et puis bien sûr, j'aime beaucoup - c'est même mon occupation favorite - t'embrasser...

Je me penchais doucement vers elle pour poser un baiser sur ses lèvres avant de répondre à ta question.

Sérieusement, j'ai penser que tu étais un problème sur patte. Et après, je t'ai franchement détestée...

Il me rassura en me disant qu'il n'avait pas dû endormir ma méfiance. Au moins, je n'avais pas été sur sa liste...

Sa liste de loisirs était fort courte, mais agréable à entendre. Je savais qu'il aimait peindre, j'avais même encore une de ses oeuvres ! Elle était tout bonnement magnifique ! Et puis, sa cuisine, j'y avais déjà goûté, et elle était délicieuse.
J'eus droit à un baiser de sa part lorsqu'il énuméra son occupation favorite qui n'était autre que m'embrasser.

Ca alors, je ne pensais pas que nous avions la même ! lui répondis-je en passant un bras autour de son cou, crochetant sa nuque.

Par contre, je fus un peu moins flatée par l'aveux de sa première impression. Mais après tout, j'avais ressenti presque la même chose pour lui...

Je ne t'ai pas vraiment détesté, mais tu m'agaçais plus que de coutume ! Et tu étais le premier à le faire... Ta provocation est peut-être, en réalité, ce qui m'a fait craquer chez toi... Quoique... tu ressemblais beaucoup à un ange tombé du ciel, j'étais éblouie par ta prestance si décontractée et insouciante, mais si mystérieuse en même temps... Tu m'intriguais !

Je savais très bien qu'il ne m'avait pas posé la question, et que c'était à moi de le faire, mais j'avais soudain eu l'envie de le lui dire.

Tu avais déjà songé à avoir des enfants ? repris-je ensuite.

Ca c'est très bon à savoir. Comme cela nous pourront nous occupez ensemble... concluais-je, un brin malicieux.

Je fus quelque peu troublé par son aveux. Moi? Un ange tombé du ciel? J'avais beaucoup de mal à y croire. Je n'aurais jamais osé me définir comme cela, m'étant toujours considéré comme la pire des crapules. Enfin, chacun sa façon de pensée.

C'est étrange pour moi d'entendre ça. Tu es bien la première à me voir de cette façon. Même pour les autres femmes, je n'étais qu'un tombeur, qui les quitterait au petit matin. Mais... cela me fait plaisir.

Au fait, pour avant-hier. Quant tu as dit que je me servais de toi... C'était vrai au début, mais je ne faisais ça avec un mauvais fond. Je te détestais mais pourtant tu m'apparaisais comme une bulle d'oxygène. J'ai donc ressentis le besoin de rester à tes côtés. Et puis, au faire et à mesure, quant je me suis rendus compte que toi aussi tu souffrais, je me suis mit à désirer ton bonheur. C'était bien la première fois que la vie d'autrui m'intéressait.

Encore une question qui nécéssitait une réponse pas très joyeuse et surtout négative.

Je ne voulais pas d'enfant. De toute façon, les relations stables ne m'intéressaient pas, alors cela ne se serait jamais fait.

Ah bon ? Pourtant, lorsque je t'ai rencontré, je n'y ai pas songé une seule seconde. A vrai dire, je n'avais jamais vraiment rencontré d'hommes avant toi, sinon Artémis, ou les domestiques et les gardes. Et aucun de ceux-là ne se serait permis un tel comportement avec moi. Je ne savais même pas ce que voulait dire aimer, avec un grand "A"...

En fait, j'étais vraiment sans expérience sur ce point-là, comme sur tant d'autres. Je ne connaissais alors ni le comportement des hommes, ni celui des femmes ! J'en avais appris un peu plus depuis que je le connaissais, mais pas tellement.

Il me reparla de l'avant veille, et de ce que j'avais tiré comme conclusion à l'une de ses paroles. Je le laissai se justifier, soulagée d'avoir en réalité à peu près mal compris ce qu'il m'avait dit. Même si au départ c'avait était le cas, cela avait vite changé, selon ses dires...
Ses paroles d'aujourd'hui étaient presque adorables, et mon coeur n'en fut que plus réchauffé.

Je t'aurais au moins appris une chose.

Il me révéla alors qu'il n'avait jamais désiré d'enfants parce que les relations stables ne l'intéressaient pas. En fait, je posais ma question, mais lorsqu'il avait appris que j'étais enceinte, il n'avait pas été des plus joyeux... Cela m'avait poussé à penser qu'il ne voulait pas vraiment en avoir...

Et pourtant, tu as changé d'avis... Tu sais, Amy est la plus belle chose que tu pouvais m'offrir... Je te remercie pour cela !

Je posai un baiser au coin de ses lèvres et collai ma tête dans le creux de son cou, sous son menton, me blotissant contre lui.

Et pour tout en fait ! Sans toi, je serais toujours une gamine ignorante...